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Le quotidien de la vie

Concilier vie professionnelle de cadre, maternage proximal ou parentalité positive et agriculture biologique sur terrasse en ville.

Betty mon amour !

Depuis deux mois, j'essaie de convaincre toutes les assistantes que je croise dans mon entreprise, mais également les curieux qui me demandent « c'est quoi, au juste, ton boulot ? » de regarder la deuxième partie des programmes du lundi soir sur TF1.
A 22h30, Betty la moche entre en piste. Directement repompé d'une novela mexicaine qui a également inspiré Le Destin de Lisa diffusé par France2 l'an dernier mais à une heure ou aucune assistante digne de ce nom ne pouvait regarder un épisode à moins d'être frappée par la gastroentérite, la grippe ou un licenciement, Ugly Betty est une série américaine de 52 minutes qui raconte la vie de Betty Suares, assistante du rédacteur en chef d'un magazine de mode.
Cette série raconte sa vie, toute sa vie certes mais pas seulement sa vie.

C'est surtout l'occasion de faire évoluer dans un univers glamour bling bling toc, toute une série de stéréotypes délicieux : l
- a réceptionniste anorexique qui se goinfre de noix de cajou et couche avec tout ce qui bouge et passe le plus clair de son temps avec ...
- ... l'assistant gay habillé de vert prairie, violine ou fushia et affublé d'une coupe de cheveux digne d'Elvis Presley et qui ne veut pas finir seul et sans amour,
- la couturière écossaise sans grand talent, ivre de whisky et d'aventures sans lendemain,
- le comptable aux lunettes écaillées et qui lui bouffent la moitié du visage, la raie bien sage sur le côté et qui connaît précisément la distance de la terre à la lune, se déguise pour halloween en véritable Clark Kent avec sous son habit sage une combinaison moulbitissime de superman bleu pétrole,
- la directrice artistique à la peau tirée, retirée, reretirée et aux tenues toutes plus blanches et plus chères les unes que les autres et dont le machiavélisme n'a d'égal que l'étendue de sa garde robe,
- le rédacteur en chef, himself, diplômée de la rue de la lune (pardon, d'Harvard mais des fois, on se demande...) et davantage intéressé par la bonne marche des mannequins que par celle de son magazine,
- sa mère, criminelle alcoolique en cavale pour avoir descendu sa rivale, ancienne rédactrice en chef et maîtresse de son époux,
- son frère, pardon sa sœur (tout est dit)...

Comme tout le monde, Betty a une vie de bureau mais également une vie personnelle, avec laquelle sa vie professionnelle va de plus en plus interférer jusqu'à chatouiller la déontologie de toutes les assistantes téléspectatrices... Betty vit chez son père, Adolfo Suares, un immigré clandestin qui a bien des problèmes pour obtenir une permission de rester légalement sur le territoire américain. Hilda, la sœur de Betty, de 8 ans son aînée, habite également chez son père avec son fils, Justin. Hilda est passablement immature, ne sait pas cuisiner et essaie de devenir coiffeuse. Son fils, Justin, ne s'intéresse qu'aux comédies musicales et potins pipoles dignes d'Entrevue. Le père de Justin, Santos, a été tué par balle lors du hold-up d'une épicerie alors qu'il venait de demander à Hilda de l'épouser.
Sniiiif.
Un peu avant Thanksgiving, Betty a rompu avec Walter, son petit ami qui l'avait trompée et a fini par accepter une mutation dans le Maryland. Depuis elle court plus ou moins après Henry, le comptable à la raie sur le côté gauche. Et à la copine à Tucson.
Re-sniiif.

Ugly Betty est une série très riches de situations burlesques puisqu'on y voit la vie pro et perso de ses différents protagonistes.
Il s'agit également d'une série que je trouve assez réaliste, même si peu me croient, quant au métier d'assistante. Je ne suis pas réellement assistante : je ne prends pas les communications téléphoniques, je ne suis pas obligée de classer les dossiers, je ne prépare pas quotidiennement le café. Mais Betty elle-même est plus qu'une assistante. Elle est la personne qui fait en sorte que tout se passe bien et à laquelle on va confier, le cas échéant, un sujet épineux à régler : un article à refaire, un fournisseur à visiter, une situation à fiabiliser... Betty c'est un peu la préposée, l'homme (sic) de confiance... Betty est également la confidente : elle ne fait pas que les comptes-rendus de réunion mais donne son avis sur les propos échangés ; c'est l'œil de Moscou et l'oreille de Denys, version constructive. Betty sait que lorsque le rédacteur en chef est passablement énervé, un Baggel au fromage et aux oignons le rendra plus disponible.

Enfin le plus novateur, dans Ugly Betty, c'est bien son côté Ugly.
Eh ! oui, enfin une héroïne qui ressemble à la ménagère de moins de cinquante ans, version maxi laideron. Coupe de cheveux serpillière, appareil dentaire à bagues posé par le Dr Mengele, sourcils n'ayant jamais croisé une pince à épiler, mollets rebondis, appétit vorace pour nourriture épicée ou à l'ail, goût vestimentaire plus que discutable avec prédilection pour les chemisiers à lavallière intégrée, grosse paire de binocles à monture en plastique, doudoune bleue ciel avec col en fausse fourrure à l'aspect mâché... tout pour plaire... et c'est pour ça qu'on l'aime.



Crédits : cette photo est extraite de la série et vous pouvez la retrouver ici.

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