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Le quotidien de la vie

Concilier vie professionnelle de cadre, maternage proximal ou parentalité positive et agriculture biologique sur terrasse en ville.

Trois jours à Las Vegas

Cela fait longtemps que je veux vous parler de notre escapade de trois jours à Las Vegas au printemps dernier. Nous avons profité de la présence de ma belle-mère pour découvrir cette cité du Nevada, assez accessible car proche du Nord de la Californie et qui fait tant parler d’elle sur les grands et les petits écrans. Je vous l’accorde, cela n’a rien de culturel. Ce n’est pas pour autant que cela ne vaut pas un petit détour.

Un peu de logistique

Afin de bénéficier de tarifs intéressants, nous nous sommes organisés environ huit semaines à l’avance, avons opté pour un séjour en décalé (départ le jeudi matin et retour le samedi soir) et un voyage via une compagnie aérienne à bas coûts au départ de Oakland.

Notre plus gros souci a été d’aller jusqu’à l’aéroport : la loi californienne impose que les enfants de moins de deux ans soient installés dans des sièges dos à la route (sauf s’ils pèsent plus de 20kg). Parallèlement, il est plutôt difficile et c’est un doux euphémisme, de réserver un taxi ou un Uber ou un Lyft ou autre qui propose de choisir le type de siège que l’on veut (certains ne proposent même pas l’option). Du coup, après avoir beaucoup tergiversé, nous avons décidé de nous rendre à l’aéroport avec notre propre véhicule et notre siège et de mettre le siège en soute sans supplément (comme cela l’est gracieusement proposé sur la plupart des compagnies aériennes). Il nous en a coûté une vingtaine de dollars pour laisser la voiture au parking longue durée de l’aéroport. Bref, un vrai faux problème.

Le vol étant low cost, nous avons dû tasser les bagages pour ne payer que pour une seule valise en soute. Et pour le vol, nous sommes partis avec nos propres cacahuètes et nos gourdes d’eau fraiche car il ne fallait s’attendre à rien. 

En arrivant à Las Vegas après un peu plus d’une heure de vol, nous nous sommes tous de suite retrouvés dans l’ambiance du jeu et de la perdition.  A peine descendus de l’appareil, nous voici dans une salle pleine de machines à sous et de fumeurs. Car oui, au Nevada, à la différence de la Californie, il est possible de fumer dans la rue et dans les bâtiments publics. Je dois vous dire que cela fait un vrai choc…

Apres avoir récupéré notre bagage et notre siège auto, nous sommes partis en quête d’un moyen de gagner le Strip où se trouvent la très grande majorité des hôtels, dont celui où nous avons réservé une, enfin deux chambres. 


D’un côté on trouve les bus qui emmènent dans La Vegas et des navettes qui desservent les hôtels du Strip. De l’autre les taxis, de 3 à 6 places, qui vous conduisent, vous et votre siège auto dos à la route, au même endroit en quinze minutes et pour environ $30. Enfin il y a aussi une file de Limo, pour les plus flambeurs ou les plus jusqu’au-boutistes.


L’hôtel, comme au cinéma

Les prix le permettant au moment de notre voyage à Las Vegas, nous avons opté pour un séjour au Bellagio. Oui, exactement, comme au cinéma, le Dr Ross en moins (comment ça je mélange tout ?). En plus d’être extrêmement bien situé au coeur du Strip, cet hôtel est plein de ressources avec ses multiples restaurants et piscines, son musée et sa salle de spectacle. En arrivant en voiture, on emprunte une grande rampe ascendante qui aboutit sur le parvis de l’hôtel. Par la vitre baissée, on aperçoit le ballet des jets d’eau devant la grande façade ocre (et en travaux…) qui se veut une réplique de demeure toscane et on sort du taxi face à une petite tour Eiffel nettement moins kitsch que dans le générique de la série des Experts. En un rien de temps nous voici projetés dans des décors hollywoodiens au milieu du désert. Le chasseur nous rappelle à la réalité en empoignant poliment les bagages et notre siège dos à la route puis nous précède pour pénétrer dans le hall. Immense, le hall. Une file de clients serpente gentiment entre des barrières  pour procéder à l’enregistrement et récupérer des clefs de chambre, pendant que des serveurs en basket noires et gilet bordeaux proposent inlassablement à tous les visiteurs des mignonnettes d’eau purifiée (environ 20cl).

Au plafond, très haut, des fleurs stylisées en pâte de verre, probablement du Murano. Derrière les réceptionnistes, un jardin en trompe l’oeil et au loin, après le bureau des concierges, un jardin d’hiver japonisant avec des centaines de tulipes, une tortue géante faite d’herbe, un visage de femme opalescent et de faux oiseaux qui prennent la pose dans des arbres fleuris.

La foule se bouscule un peu pour prendre la bonne photo au bon endroit en dépit d’une lumière peu flatteuse. Les enfants nous emmèneront admirer ces réalisations botaniques à chaque passage par le lobby, en entrée comme en sortie. 

Pour nous rendre à nos chambres, nous devons traverser un très grand hall qui abrite de nombreuses tables de jeux. Les croupiers au regard impavide qui jettent des cartes et des jetons. La moquette épaisse qui fait trébucher les enfants. Le bruit et les lumières des machines à sous qui clignotent et hurlent « Jouez-moi ! » L’odeur de cigarette si présente. Tout est exotique, inattendu. Et tellement prévisible. Nous arrivons au bas des ascenseurs, présentons notre carte d’accès aux chambres à un vigile en livrée et atterrissons au onzième étage.

Les portes de la cabine s’ouvrent évidemment sur une moquette échappée de l’Overlook Hotel, que nous arpentons pendant deux bonnes minutes avant d’arriver à nos portes.
Les chambres sont spacieuses et claires. Pour contenir les frais, j’ai choisi une vue sur l’autoroute et nous pouvons admirer le ballet des voitures qui le disputent aux hélicoptères ainsi que la façade la plus grise et la plus triste du Caesar Palace. 


Les salles de bain, baignoires et douches sont immenses et proprettes. Même si l’ensemble reste agréable, cela n’a toutefois pas le charme d’un Sofitel. Les lits sont immenses et très hauts. Les trésors du mini bar sont à maxi prix. D’ailleurs les réceptionnistes ont pris la peine de nous défier de prendre quoi que ce soit dans cet assortiment au risque de finir littéralement fauché, nous conseillant même de traverser tranquillement la rue pour aller faire notre ravitaillement en eau au CVS juste en face. Le tout étant dit sans sourciller et en nous tendant aimablement une dizaine de ces minuscules bouteilles d’eau en plastique. Car à Las Vegas il est fortement déconseillé de boire l’eau du robinet. Même pour se rincer après le brossage des dents. Bon…


Un programme simplissime

Apres avoir déballé nos affaires, nous décidons de partir nous promener dans les environs immédiats de l’hôtel afin de dîner avec les enfants. Nous allons jusqu’au Cosmopolitan, c’est-à-dire next door pour essayer d’y trouver un bon plan Yelp dénommé Secret Pizza et qui n’a pas volé son appellation.

Il fait déjà nuit et nous profitons des néons du Strip et de l’ambiance très animée. Les gens marchent en groupe, il y a de la musique dont on ne sait pas trop d’où elle vient et partout des choses à regarder. 

Avec une sorte de nostalgie à la limite de l’imposture, nous admirons la demi Tour Eiffel du Paris qui fait face au Bellagio, la façade de l’opéra Garnier et la devanture d’un Maxims’ transformé en brasserie pour Américains. Puis il est 20h30 et nous assistons, comme tant d’autres badauds gentiment émerveillés, au spectacle des jets d’eau du Bellagio qui n’ont pas grand chose à envier aux grandes eaux de Versailles. Sans rire. C’est tellement réjouissant que nous nous arrêterons systématiquement lors de nos sorties pour admirer la chorégraphie. 

Une bonne nuit de sommeil plus tard, nous commençons notre première vraie journée par un énorme petit déjeuner pris au Bellagio. Il nous en coutera la rondelette somme de 40 dollars par adulte mais c’est gratuit pour nos enfants et les buffets sont littéralement gargantuesques. Nous avons trouvé absolument tout ce qui est imaginables comme des oeufs, de la charcuterie, du poisson, des viennoiseries, des fruits, des pâtes aux truffes, du crabe, des crêpes, ainsi que ce qui l’est nettement moins pour le petit déjeuner comme de la crème glacée. Le seule bémol ce sont les boissons : le café americano est un très mauvais jus de chaussette, je ne parle même pas de l’expresso ni des jus de fruits en poudre… Apres une bonne heure de réjouissance du palais, j’ai mis une banane et deux petits pains dans mon sac pour le gouter et nous sommes partis à l’assaut de Vegas. 

On nous a bien proposé des attractions et des musées comme un aquarium où l’on peut voir des requins de très près ou bien le musée des Néons mais nous avons préféré la découverte pédestre. Une des raisons étant que ces musées ne sont pas sur le Strip et que s’y rendre en transports en commun est illusoire. Quant à reprendre un taxi ou un Uber ou autre avec notre problématique de siège auto, cela nous paraissait vraiment farfelu. Pour ceux que cela intéresserait, sachez aussi que pour le musée des Néons il faut réserver à l’avance… 

Nous avons donc commencé par partir à gauche en sortant de notre hôtel et avons ainsi entamé une longue journée de 12 km de promenade à pied. Oui, avec les enfants. Oui, dans Las Vegas. Nous avons été heureusement surpris de découvrir une avenue aux trottoirs larges et agréables, avec des passerelles protégées partout pour traverser les grosses artères, quelques petites rues également, piétonnes et sympathiques avec des coffee shops et même une boutique Amorino où nous avons pu boire un vrai expresso (comment ça, c’est une obsession ?). Nous avons longé le Caesar Palace, traversé au niveau du Flamingo puis marché jusqu’à la grande roue.

Cette attraction, la seule que nous ayons faite pendant notre séjour, valait vraiment le coût. On ne fait qu’un seul tour, certes, mais les cabines son spacieuses (on peut même les privatiser et y installer un bar pour une soirée) et montent vraiment haut. On sent le vent les balancer lentement au dessus du Nevada. De là, on voit le Strip, ses constructions extravagantes et une multitude de piscines au formes biscornues.

On voit la ville adossée à l’aéroport, la tour de contrôle, le nom des compagnies sur la dérive des appareils. On voit le light train qui serpente entre les hôtels. On voit un peu plus loin des maisons petites, sans cachet ni coquetterie. On voit le désert partout et la montagne juste au fond, on pourrait presque la toucher en tendant le bras. Il reste un peu de neige au sommet. On sort de là avec le sentiment d’être au milieu de nulle part. 
Après un déjeuner dans un pub américain qui propose des salades et des hamburgers aux adultes et des Mac And Cheese ou des Fish’n’chips aux enfants, nous continuons notre promenade en direction du Venetian. En trois minutes nous traversons le Rialto (sur un tapis roulant) pour contempler un palais des Doges sans profondeur. Le gondolier doit prendre sa pose déjeuner et nous voyons au loin des danseuses exotiques s’agiter en distribuant des prospectus, le smartphone coincé dans le soutien-gorge.

Face à ce concentré d’Italie, se dresse le Treasure Island, ses rochers aux cascades bruyantes et ses pirates. 
Nous repartons sur nos pas et faisons un crochet par le Flamingo. Au centre de l’hôtel qui ne paie pas vraiment de mine, derrière les salles de jeux tristounettes se cache un immense jardin tropical qui abrite des animaux inattendus. Des flamands roses évidemment mais aussi des tortues, des perroquets et des pélicans.

 Ces animaux sont prêtés par des sociétés de sauvegarde qui les ont recueillis après des accidents. Ils sont là en pension pour couler des jours tranquilles, ce qui semble effectivement être le cas.

 

Un soigneur fait une présentation deux fois par jours au moment de les nourrir. C’est un spectacle prenant pour les enfants qui sont restés fascinés pendant une demi-heure par les pélicans attrapant des poissons. 

Nous rentrons à l’hôtel sous un soleil de plomb et filons nous reposer à la piscine. Il y a plusieurs bassins, dont aucun n’est profond, répartis harmonieusement dans un jardin de type méditerranéen sans doute, avec des colonnades, des vases Médicis ocres et des cyprès. Un fond musical, un bar pour s’offrir une bière ou un jus de fruit, des serviettes à disposition des clients. C’est une manière agréable de finir la journée.

Pour le diner nous traversons la rue et nous partons explorer les charmes de la ville lumière. Nous entrons par l’Opéra Garnier sous les pieds de la Tour Eiffel naine et nous retrouvons immédiatement projetés dans un Paris rêvé, de pacotille certes, mais qui n’a rien à envier aux doucereux décors d’Amélie Poulain. Nous battons le pavé, d’une station de métro Guimard à la place de la Bastille, passons devant la carotte d’un tabac qui vend en fait des verres à pieds Tour Eiffel et nous installons dans un restaurant japonais très chouette, assis au bar à regarder les makis se faire rouler. Il a une vitrine pleine de reproduction des plats à la carte. Et un lucky cat. Les enfants sont ravis. La brasserie next door, dans le plus pur style parisien, propose des hamburgers et des Mac And Cheese. Des passants font la queue pour acheter des billets afin de monter dans la Tour Eiffel qui, bien que réduite de moitié, propose également une ascension en son sommet pour admirer les alentours. D’ailleurs cette mini Tour Eiffel a été rabotée in extremis car dans les projets originaux, elle devait être l’exacte réplique de l’original, ce plan ayant été contrecarré par la trop grande proximité avec l’aéroport de Las Vegas et sa tour de contrôle. 
Avant de regagner nos chambres nous nous réjouissons une dernière fois du spectacle nocturne et aquatique du Bellagio.

Nous nous réveillons le samedi matin prêts à en découdre avec l’autre côté du Strip. Avant cela, direction le restaurant de l’hôtel où le prix du petit déjeuner a augmenté. Oui, on est samedi, c’est brunch, il y a encore plus de choix. 
Ayant passé cette formalité et sous un soleil de plomb nous sortons donc vers la droite du Bellagio. Nous traversons le Strip juste après le Cosmopolitan et restons sur ce côté de l’avenue jusque New York ! New York !

Ce casino, comme la plupart de ceux que nous verrons de ce côté-là, est assez pauvre en décorations intérieures, laissant plutôt la place à un enchaînement de boutiques et de tables de jeux sans mise en scène particulière. L’extérieur vaut toutefois le détour avec son mini pont de Brooklyn, son tout petit Empire State Building et son véritable roller coaster rouge d’où fusent les cris des touristes emportés sur les montagnes russes. Nous les regardons un temps, lever des bras démesurément grands entre de minuscules gratte-ciel. Au premier plan, la statue de la Liberté affublée d'un tee-shirt des Knights, l'équipe de hockey sur glace de Las Vegas. 

Sans transition nous arrivons au pied de ce qui ressemble à un décor Disney de Belle au Bois Dormant mais d’après son nom, Excalibur, nous comprenons qu’il s’agit davantage de la représentation que les locaux se font du Moyen Âge européen. Un peu comme un Camelott bavarois où vous accueillerait Perceval déguisé en Simplet. Le tout abritant une station de « métro. » Au loin nous voyons encore les pyramides et le sphinx du Louxor mais il est tard, il fait chaud et nous avons faim. Nous revenons donc sur nos pas et nous arrêtons dans un complexe commercial de l’autre coté du Strip pour trouver un endroit où déjeuner. 

Pour le bonheur absolu des enfants nous nous installons au Rainforest local, un restaurant à la mise en scène junglesque assez réussie avec des animaux qui barrissent, tournent la tête et les oreilles au son du tonnerre et de l’orage qui se lève. Et, ô joie ! nous avons même eu droit à vingt minutes d’alarme incendie. Le déjeuner était comme partout ailleurs : des salades pour les grands et Mac And Cheese ou Fish’n’chips pour les petits. 

Il est presque temps de rentrer en Californie. Nous reprenons notre chemin en direction du Bellagio, croisant encore quelques danseuses exotiques tout en plumes et goûtons une dernière fois le spectacle des jets d’eau. Avant de partir pour l’aéroport nous allons manger une glace et prendre un café dans l’hôtel puis il est temps de monter dans le taxi et d’y réinstaller notre siège auto. 
Trois jours nous furent bien suffisants pour découvrir le coeur de la ville. Une promenade amusante à travers le monde et l’idée que l’Amérique s’en fait aussi un peu. Un voyage sympa à faire avec des enfants et, pour les plus grands, la possibilité de pousser encore plus loin l’aventure aux tables de jeux mais aussi en visitant Death Valley. La porte à côté… 

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