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Le quotidien de la vie

Concilier vie professionnelle de cadre, maternage proximal ou parentalité positive et agriculture biologique sur terrasse en ville.

La vie de banlieue

Les annonces sont parfois suivies d'effet et le train-train ayant repris après de méritées vacances, je peux avec plus d'expérience qu'en juin parler de la vie de banlieue.
Disons de la vie de petite banlieue qui s'apparente en fait à celle de petite province. Par opposition à la grande banlieue, qui, ouf, ne s'apparente à rien d'autre. Mon expérience de la grande banlieue, bien que plus limitée dans le temps (et non dans l'espace, forcément) un mois intensif et quelques week-end à droite à gauche, m'a appris cela : la vie en grande banlieue ne ressemble à rien et il est bien dommage que de plus en plus de travailleurs soient contraints d'exiler dans des lotissements pleins de clapiers sans même un coin de jardin justifiant ces quatre heures de transport aller-retour.

Avant de déménager, ma vie de banlieue ressemblait à une vie de Paris puisque ma banlieue avait une, ou deux même, stations de métro.Comme toute ville de banlieue qui se respecte, elle avait également une ou deux stations de RER et une armada de bus RATP. Il y avait même des Vélib'. Les gens faisaient grise mine dans le métro, ne saluaient jamais leurs voisins dans la rue, ne les croisaient d'ailleurs jamais. Le samedi, une des rues centrales était piétonnière de14h à 18h. On marchait pas mal dans des crottes de chien et des enfants blafards faisaient, le mercredi matin, le tour d'un sous-bois en courant sous le coup de sifflet vigilant du prof d'EPS du coin. La vie de Paris, quoi !

Mon actuelle vie de banlieue est de très loin plus exotique. La première station de métro est "loin" au sens "pas question d'y aller à pied". Je ne vous parle même pas de la première station de RER. Dans ma petite banlieue, nous ne sommes reliés au reste du monde que par quelques bus qui ne sont même pas tous estampillés RATP et la SNCF et ses trains de banlieue. Pardon, ses transiliens. Qui ne sont ni plus ni moins que des petits gris deuxième génération : les sièges ne sont plus en faux skaÏ ni les trains en tôle grise mais l'esprit reste le même ! On peut ouvrir les fenêtres car ce n'est pas climatisé. En hiver il faut vraiment garder son manteau. Au dessus des sièges il y a des filets à bagages ! Et entre les sièges il n'y a vraiment pas beaucoup d'espace pour se tenir debout si on n'a pas eu la chance de trouver une place... Mon train de banlieue passe environ toutes les 15 minutes, il n'utilise de tunnels que pendant environ 4 minutes. Tous les matins et tous les soirs je vois se dérouler invariablement sous mes yeux Montmartre et la basilique du Sacré Coeur, l'hôtel Concorde La Fayette, les tours de La Défense, la Tour Eiffel, les Invalides, la Tour Montparnasse, le Front de Seine. Tous les matins, mon trajet a un air de voyage.

Bien sûr il y a la grève. Après deux semaines de grève, régime sec, deux trains par heure de Versailles à St Lazare, le préposé au micro a fait rire tous les voyageurs : "madame, monsieur, la SNCF vour informe que le trafic est normal. La SNCF s'excuse de la gêne que cela pourrait vous occasionner."
Il y a les arrêts du train en pleine voie, merci de ne pas ouvrir les portières. Il y a les horaires retardés, les trains annulés, les trains ratés. C'est l'occasion de parcourir la salle des pas toujours perdus de la gare Saint Lazare avant le lancement des travaux pharaoniques organisant sa réfection. Ah ! la gare Saint Lazare... Séverine, Jacques et leurs amoureuses escapades... l'impressioninisme de Claude Monnet... les huîtres de chez Mollard. Tout de même, ce sont 450 000 voyageurs par jour qui arpentent son bitume vieilli et une valse de 1500 trains quotidiens... tout de même...



Crédits : Claude Monet, La Gare Saint-Lazare, 1877, huile sur toile, 75 cm x 104 cm. Musée d'Orsay, Paris.
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A
Le voyageur qui aujourd'hui arpente les vastes halls de la gare ignore en général que l'édifice abrite d'autres lieux méconnus du public.Tout d'abord la gare souterraine, jamais mise en service antérieurement aux travaux en cours, à la différence de celle de la Gare du Nord, qui double en sous-sol, côté voies terminus, la gare de surface. Elle joua un rôle important pendant la période 1941-1945.Et ensuite deux étages complets de bureaux, salles de réunions, pouvant contenir près de deux mille personnes, intallés dans la partie haute du bâtiment. Ils sont desservis par un couloir central qui a pour longueur la largeur de la façade principale, soit un peu pus de deux cent mètres, ce qui engendre un effet perspectif inhabituel. Il y a quatre accès monumentaux par escaliers dans la salle dite des pas perdus, un autre près du monument aux morts, et quelques autres plus discrets dans des lieux inattendus. Ces bureaux communiquent, par des coursives percées dans l'épaisseur des murs des immeubles, et des passages souterrains privés, avec ceux des rues avoisinantes ; en particulier tous les numéros impairs de la rue de Londres et la place de Budapest, qui abritent eux aussi des centaines de cheminots de tous métiers...
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